Rachat de crédits : attention aux publicités tendancieuses ou mensongères
Certes le rachat de credit peut vous sortir des problèmes financiers, mais pour les banques et les établissements de crédit comme pour leurs courtiers, cette opération reste un produit financier comme un autre. C’est-à-dire un produit commercial à vendre, d’où la raison des publicités. Steuart Britt, journaliste américain, disait : « Faire du commerce sans publicité, c’est comme faire de l’œil à une femme dans l’obscurité. Vous savez ce que vous faites, mais personne d’autre ne le sait. » Si donc la publicité est indispensable pour faire connaître le regroupement de crédits, faites attention à certaines « réclames » racoleuses. Explications.
Regroupement de crédits : les excès de langage
Comme il a été dit, le rachat de crédit est pour les établissements de crédit et les courtiers un produit commercial, un service, qu’il faut vendre. Il leur est donc nécessaire de séduire un maximum de clients potentiels. On ne dit pas que ces opérateurs financiers sont malhonnêtes, c’est loin d’être le cas, mais étant donné que la concurrence fait de plus en plus rage, un petit nombre n’hésite pas à appâter les clients par des publicités aguichantes contenant des informations ou des promesses tendancieuses, voire, plus rarement, mensongères.
Ces publicités mensongères peuvent véhiculer plusieurs fausses informations. Celles-ci peuvent tantôt porter sur le profil du demandeur. En d’autres termes, certaines publicités affirment que le rachat de crédit est fait pour absolument tout le monde, cela implique tout demandeur quel que soit son profil professionnel et financier. C’est évidemment faux. Tandis que d’autres annonceurs jouent sur les mots qui ne peuvent qu’influencer le futur client. Le plus souvent, leurs publicités affirment que le rachat de credit « réduit votre endettement jusqu’à 60%, voire plus » ! Le regroupement de crédits ne réduit évidemment pas votre endettement mais seulement le montant du remboursement mensuel en contrepartie d’un allongement de la durée et donc, mathématiquement, de la perception des intérêts (même si le taux est moindre) qui entraîne une augmentation du coût. Cela rend l’endettement vivable, ce qui n’est déjà pas si mal ! C’est bien sûr le « taux d’endettement » qui est réduit, nuance !
On peut dire que ces publicités là fabriquent des mensonges avec des demi-vérités. Mais, comme le poison, elles ne sont dangereuses que si vous les avalez !
Publicité sur le rachat de crédit : les obligations
Sans entrer dans les détails de la loi, les éléments fournis par les publicités doivent respecter une charte de bonne conduite pour ainsi dire dont l’objectif est d’améliorer l’information des consommateurs. En particulier, les publicités sur le rachat de crédit doivent comporter certaines informations obligatoires, pour que les consommateurs puissent se situer par rapport à la publicité et effectuer des comparaisons sur des critères objectifs. Ces obligations évitent de se leurrer sur des promesses qui n’engagent, comme chacun sait, que ceux qui les reçoivent ! En effet, on peut user et même abuser des mots et des formules, voire même des chiffres, dans une publicité, mais les mentions légales, pour peu que les consommateurs les lisent, permettent de disposer d’éléments d’information fiables.
Les obligations faites par le Code de la consommation aux annonceurs en matière de rachat et de regroupement de crédits sont fonction de la nature de ces opérations. Ainsi on distingue le rachat de prêt immobilier, avec ou sans garantie financière, du regroupement de crédits consommation.
Pour ce dernier, la publicité doit comporter un exemple représentatif de l’opération comportant toutes les informations utiles présentées de manière claire, précise et visible : montant total du prêt, montant des frais liés au prêt, durée, montant de l’échéance, TAEG, caractère fixe ou révisable du taux, montant total du crédit, coût de l’assurance.
D’autres mentions sont obligatoires quelque que soit la catégorie de l’opération, comme cet avertissement : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager » (même si, s’agissant d’un prêt de restructuration, le prêteur comme son mandataire seront particulièrement attentifs à votre solvabilité) ou encore, si vous passez par un intermédiaire en opérations de banque et services de paiement (IOBSP), celle-ci : « Aucun versement, de quelque nature que ce soit, ne peut être exigé d’un particulier avant l’obtention d’un ou plusieurs prêts d’argent. »
Bien que cette mention d’avertissement là ne soit pas obligatoire, les IOBSP spécialisés dans la restructuration financière des particuliers ajoutent sur leur site afin d’éveiller l’attention des internautes : « Lorsqu’une opération de crédit entraîne la diminution du montant des mensualités, celle-ci peut entraîner un allongement de la durée de remboursement du crédit et majorer son coût total. »
Enfin, il est désormais interdit de faire croire aux consommateurs qu’un crédit peut remplacer un revenu et donc qu’il améliore le budget et, partant, la situation financière de l’emprunteur, hormis le cas particulier du rachat de crédits , opération qui a précisément pour but de restructurer durablement le budget de l’emprunteur.
En matière de restructuration comme pour le reste, sachez vous fier à votre jugement.